Malgré les gentillesses de
Darky auxquels je ne répondrai pas car elles n'en valent juste pas la peine, je vais prendre un peu de temps pour vous expliquer mon parcours.
Si je m’assume comme ça à l'heure actuelle ça n'est pas que "Je suis belle et que je le sais" c'est parce que j'ai fait 4 ans d'hôpital psychiatrique dont une année en hôpital de jour pour "Boulimie". Et oui, ça arrive même au meilleurs
Mes première crises remontent à 1992, j'avais 12 ans, ça a commencé comme ça, au début on ne s'en rend pas compte, on mange un peu, beaucoup, passionnément, à la folie puis on est malade, on se pousse à l'indigestion, mais on ne se rend pas compte de ce qu'on fait, c'est naturel, c'est comme ça, puis vient le temps des premières angoisses et là on rentre dans le cercle infernal de la boulimie. C'est un cercle vicieux. Je m'explique:
Prenons une crise standard, une comme nous les boulimiques pouvons en faire plusieurs fois par jour.
1. Un moment de stress, une peur, un mauvais pré-sentiment, enfin bref quelque chose de négatif.
2. Une montée d'angoisse, ingérable, douloureuse, qui prend aux tripes
3. Une envie irrépressible de manger, s'empiffrer, se remplir, quitte à exploser, on ne peut pas lutter.
4. Un sentiment de culpabilité, de honte, de dégout de soi-même (quel porc, tu as vu tout ce que tu t'es mise, tu es juste une merde)
5. Une pulsion ingérable, se faire vomir, ce nettoyer de cette bouffe, de cette honte, de cette chose en ton âme qui te dévore.
6. Un sentiment d'apaisement, de paix intérieur, de tranquillité … jusqu’à la prochaine angoisse …
Il m’a fallu 3 ans pour analyser ce processus et en venir à bout, faire péter le maillon de la chaine qui provoquait les crises.
C’est suite à un AVC (accident vasculaire cérébral) que le déclic a eu lieu, quand j’ai repris connaissance à l’hôpital et qu’enfin je me suis remise en question que j’ai pris le diable par les cornes et que j’ai commencé ma thérapie.
Je ne suis pas guérie, on ne guérit pas de la boulimie, on est perpétuellement en sursit, on n’a pas le droit à l’erreur, la moindre descente aux enfers et on recommence le cercle vicieux et on reprend tout à zéro.
Mon pilier ??? Mon mari, il a été présent, il m’a accompagné dans tous mon cheminement, il m’accompagne encore aujourd’hui, il subit mes doutes, mes peurs et il ne change jamais de regard envers moi.
Ma réussite ??? Mes fils, mes deux raisons de me battre, ce que j’ai réussi de mieux dans ma vie
Mon avenir ??? Comme aujourd’hui, avec mon mari, mes enfants, mon boulot que j’adore et mes 114 kg